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Les humeurs de Violette
Les humeurs de Violette
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Quest

Quest

 

Lui se lève chaque matin pour livrer des journaux.
Elle travaille chaque nuit dans un foyer pour femmes.
Ils ont tous deux des enfants de précédentes unions. On ne fera la connaissance que de son aîné à elle.
Ensemble ils ont eu une fille, P.J.

Les Rainey vivent à North Philly, un quartier noir et pauvre de Philadelphie.

Jonathan Olshefski les a suivis pendant huit ans. En résulte une proximité naturelle, non feinte. Pas de fausse pudeur ni de voyeurisme. Aucune gêne, mais une relation réelle, empreinte de respect et de générosité.

La petite maison où il pleut à l'intérieur, le salaire de Christine qui ne couvre pas les 200$ de gaz, la tumeur au cerveau de l'aîné, les petits boulots précaires payés une misère, sur cela on ne s'appesantit pas.
Pas même quand P.J. se fait tirer dessus, en pleine rue.
Il y a, évidemment, des moments d'abattement, de lassitude, mais ce qu'on retient c'est la force qui les maintient debout. La musique, avec le studio et Price, rappeur fétiche qui aurait dû devenir un grand, abimé par les addictions. Les relations avec les autres, les fêtes de rues, ce quartier solidaire, las de la violence, oublié des politiques de tous, finalement. P.J. qui grandit presque sous nos yeux. Et un amour qui dure et les porte, pourtant pas si évident. 

Ça aurait pu être misérabiliste, sensationnaliste; ça ne l'est pas.
L'économie de moyens de la réalisation rend service au film, tant elle colle au plus près de ces si beaux humains.