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Les humeurs de Violette
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Être et avoir

Être et avoir

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Faisant fi de mes bas instincts,

(faire la couch potatoe devant Bones en mangeant des Special K après avoir transpiré suédois)

(c'est dire combien ils sont bas, sachant qu'en outre cette série a sur moi un effet soporifique assez bluffant)

(en plus je n'aime pas David Boreanaz, je ne l'ai jamais aimé, même à l'époque d'Angel dans Buffy - c'est dire)

j'ai décidé de boire mon bouillon devant Arte.

(j'ai terminé la boîte Special K ce matin, ça aide)

 

J'avais bien repéré que la chaîne diffusait "Être et avoir" ce soir, mais je ne m'en croyais pas à la hauteur ce matin.

(car je n'avais pas prévu de faire la coach potatoe, mais d'aller au vernissage de Basquiat, ce qui, à cause de la Sncf, s'est finalement avéré impossible, à mon grand chagrin/désarroi/malheur; c'est pour cela que j'avais décidé de me consoler en me roulant dans la médiocrité comme dans la fange les cochons, bref)

 

Lorsque le film était sorti en salles, je n'y étais pas allée car j'avais bien trop peur. Et lorsqu'il avait été diffusé à la télévision pour la première fois, j'étais encore sous le coup de cette même peur.


Car entre les documentaires et moi ce n'est pas toujours l'amour fou (puisque chacun sait que la réalité et moi ce n'est pas tellement l'amour fou non plus), alors un documentaire avec des enfants!

(parce que bon les enfants et moi c'est pas trop ça non plus, je préfère jouer à dormir plutôt que jouer à la Barbie (oui, avec une majuscule), et en général je conclue souvent par un "bon je vais aller rejoindre les grands à l'apéro hein, à plus")

(inutile de préciser que je remporte généralement un succès fou, enfants et parents confondus)

Un documentaire avec des enfants donc, et sur l'école en prime!

Ce n'est pas que je n'aime pas l'école, ou bien que j'en sois traumatisée, mais depuis que je l'ai quittée je ne me sens pas vraiment concernée par ce qui s'y passe, à tort certainement mais en un sens c'est aisément concevable (et parfaitement remédiable).


Donc, bref, motivation au point mort.


Et puis (miracle du jeudi soir? effet boomerang du non-vernissage? soif soudaine d'humanité? on ne le saura jamais...) je me suis surprise à accélerer mon allure suédoise dans le métro pour arriver à l'heure à l'école.

 

Bien m'en a pris!

 

Alors que depuis quelques semaines je vis en Saint-Laurent,

(au figuré, hein, ne nous emballons pas, je n'ai pas été promue senior manager de la zone Europe du jour au lendemain)

(et quand cette phase saint-laurentienne/lagerfeldisante de ma vie sera achevée, je décrirai par le menu cette folle aventure)

je me suis laissée embarquer en Auvergne (Saint-Laurent ne m'ayant jamais paru aussi loin que ce soir-là), ensorcelée par la douce voix de George Lopez (l'instituteur de mes rêves, il a presque détrôné M.Junqua, dont j'étais pourtant terriblement mordue en CE1) et les babillages des enfants (mention spéciale à Jojo, mais franchement qui ne voudrait pas d'un gamin comme ça?).

(il faudrait juste lui couper sa petite mèche années 80 et il serait parfait)

(je n'ai d'ailleurs pas pu m'empêcher de constater une forte influence des années 80 dans l'Auvergne des années 2000, au point de vue capillaire comme vestimentaire; rho ça va je plaisante)

 

J'ai vraiment été touchée par cette classe unique, ce maître et ses élèves de tous âges, l'apprentissage de la lecture, du calcul, de la vie ensemble, du plus jeune âge jusqu'aux portes du collège.

 

Et à une époque où l'on a peur des blancs, où l'on parle souvent pour ne rien dire (sauf dans les films conceptuels thaïlandais aux titres obscurs), j'ai apprécié ces longs plans sur la nature, ses bruits, les champs, la vie agricole, les saisons qui passent.

Sans que jamais l'on ne tombe dans une sensiblerie bon marché, avec effets faciles ou musique niaise à la clé.

(ce qui, il faut l'avouer, fait un bien fou comparé au fourrage de foin d'une Karine Lemarchand toujours prompte à lâcher une petite larme sur un fond de "qu'est-ce que c'est beau la nature; et les vraies gens!")

(je ne peux pas toujours réfrener mes bas instincts, à ma plus grande honte)

 

 

Un film enchanteur donc, dont on aurait tort de se priver car, en plus du bonheur qu'il procure, est porteur d'espoir, et d'humanité.

(♬♪♫ tatata!♬♪♫)