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Les humeurs de Violette
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La cloche de détresse

La cloche de détresse

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"C'était un été étrange et étouffant. L'été où ils ont électrocuté les Rosenberg. Je ne savais pas ce que je venais faire à New York."

Esther, jeune fille de dix-neuf ans, est lauréate d'un concours qui lui offre un mois de travail dans un magazine new-yorkais, ainsi que de nombreux cadeaux et sorties.

"J'étais censée être on ne peut plus heureuse."

J'ai collé aux pas d'Esther dès les premières pages, fascinée par ce personnage autant que par l'écriture de Sylvia Plath dont la sagacité m'impressionne.

Le malaise sous-jacent prend de plus en plus de place dans la vie d'Esther qui sombre dans la dépression à son retour de New York. S'enchaînent alors tentatives de suicide, progrès, rechutes à une époque (les années cinquante) où l'on soigne cette maladie à coup d'électrochocs - voire parfois par une lobotomie. On pense forcément à tous ces individus défaits d'eux-mêmes par ces traitements traumatisants, et à toutes ces femmes que l'on a envoyées en clinique car elles ne rentraient pas dans le moule étriqué de leur époque.

Cette deuxième partie est particulièrement éprouvante et en même temps passionnante car le personnage d'Esther, même si son regard déforme parfois la réalité, est une observatrice sans pareille de ses pairs et de son environnement, et la plume de Sylvia Plath m'a autant retournée qu'à la lecture d'Ariel.

Encore plus lorsque j'ai (re)découvert que les événements du roman sont directement inspirés de la vie de son auteur, qui avait fini par se donner la mort un mois après sa parution.

 

Je préfère garder en tête ces lignes pleines d'un espoir qui lui aura finalement fait défaut:

"J'ai respiré un grand coup et j'ai écouté le vieux battement de mon coeur.

Je vis, je vis, je vis."