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Les humeurs de Violette
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Le Péril jeune

Le Péril jeune

L'avantage quand tout le monde a quitté Paris, et que le temps est maussade (doux euphémisme), c'est qu'on peut sans vergogne rattraper ses classiques.

C'est presque une aubaine en fait.

(il faut toujours voir les choses du côté positif: il n'y a personne à Paris au mois d'août et il pleut? ce n'est pas grave, je vais me transformer en ermite en profiter pour rattraper mon retard)

(c'est l'influence de la visite du Dalaï Lama en Italie, j'en profite pour me poser les vraies questions et recentrer ma vie)

(...)

(non mais vous y avez cru une seule minute?)

(en réalité j'achète des lampes design sur internet)

(et je liste tout ce dont j'aurais besoin pour les vacances)

(en un sens, c'est ça aussi recadrer ses priorités)

(mouhahaha)

 

Et comme certaines enseignes font des promotions indécentes sur les DVD, je m'en donne à coeur joie!

(en même temps j'ai comme l'impression de pactiser avec le diable quand je vais dans ce grand magasin rouge)

(j'ai presque vendu mon âme en acceptant leur carte de fidélité)

(mais je jure que je n'y achète jamais de livres)

(j'ai encore sept jours pour me décider... activera la carte, ou pas?)

(pour que Satan gagne tapez 1, pour qu'il perde tapez 2)

(...)

 

Bref, c'est ainsi que je me suis plongée avec délectation dans les années lycées de Tomasi & Co.

peril-jeune-1995-07-g.jpg

 

L'ambiance de ces années-là m'a semblée justement restituée. Et on peut difficilement bouder son plaisir à la vue de Romain Duris, Vincent Elbaz ou Elodie Bouchez encore tout jeunes.

J'ai beaucoup ri, jusqu'au moment où le film bascule une réalité moins drôle et festive.

Ce film m'a touchée aujourd'hui, alors que je n'étais pas née à cette époque et que je ne suis plus lycéenne depuis belle lurette, pas étonnant qu'il s'agisse d'un film culte.

 

Mais je dois avouer que lorsque le générique de fin a commencé à dérouler, je me suis sentie un peu vieille.

(la faute aussi à la péremption officielle de ma carte 12-25)

(à tous mes amis qui ont de vrais appartements)

(comprendre des deux pièces)

(sans parler de ceux qui achètent)

(ou qui se marient)

(autant de petits coups de vieux dans ma poire)

(cela dit j'aime beaucoup aller dans des deux pièces, pour moi c'est un émerveillement de chaque minute)

(idem pour les mariages)

 

Leur insouciance, les engagements (à divers degrés, bien évidemment) des personnages, leur fraîcheur me sont revenus en pleine figure, et j'ai trouvé ma génération un peu terne (cela dit, il ne tient qu'à moi de m'engager davantage, mais quand même la ferveur de ces années-là manque aujourd'hui).

Cette génération précaire dans tous les domaines (ah, la vie professionnelle; ah, la vie sentimentale; ah, le logement...).

Je ne suis pas totalement représentative de ma génération (j'ai la chance de ne jamais avoir été au chômage), mais parfois je me dis que j'aurais préféré être née plus tôt...

 

En 1975 avec Tomasi, par exemple?

(en même temps je m'imagine difficilement vivre sans internet)

(sans blague)

(en fait je me dis plutôt que je ferai une énorme mid-life crisis)

(sauf que je n'achèterai pas de Porsche)

(je me vois plutôt tout plaquer et partir à Katmandou, avant d'ouvrir un bar sur une plage exotique)

(mais en même temps je m'imagine difficilement vivre sans internet)

(mes questionnements existentiels tournent en rond)

(soupir)

(c'est peut-être un signe que m'adresse le Dalaï Lama pour que j'aille à sa rencontre en Italie?)

 

Moralité: je vais peut-être reporter pour une durée indéterminée ma session "Into the Wild" afin de préserver mon cerveau.