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Les humeurs de Violette
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Les misfits

Les misfits

les-misfits.jpgArthur Miller fait précéder son récit d'une note explicative, nous prévenant ainsi que son texte est "une histoire conçue comme un film".

Ce n'est pas non plus un scénario, mais plutôt une "forme bâtarde" (formule de Miller himself) de récit ayant pour finalité la création d' "une fiction qui allierait les qualités directes de l'image aux possibilités de transmission de l'écriture".

 

Effectivement dès les premières lignes du récit, impossible de ne pas tout visualiser, d'imaginer complètement la scène d'ouverture du film (avec même la bande son). Je dois avouer que cela m'a un peu déroutée, voire un peu gênée car je ne me sentais pas vraiment libre.

A cette impression se sont superposés mes souvenirs du film, que j'ai vu il y a bien longtemps (et à mon avis à un âge trop tendre pour y comprendre quoi que ce soit), m'interdisant à nouveau d'imaginer quoi que ce soit.

Impossible d'imaginer un autre visage que celui de Marylin pour Roslyn, idem pour clark Gable et Gay; j'ai dû en prendre mon parti.

 

Mais finalement, au bout de quelques pages, j'ai fini par oublier tout ça, et par me laisser captiver par les personnages et la tension croissante du récit.

J'ai petit à petit été gagnée par la nervosité ambiante, et à partir de l'épisode du rodéo cette lecture m'est devenue vraiment difficile. J'avais hâte d'en avoir terminé; le dernier épisode avec les mustangs m'a rendue malade.

Comme si j'étais moi aussi dans le camion, le malaise me gagnait, je voulais libérer ces mustangs, et crier aussi.

 

Je réalise maintenant combien cette lecture a influencé mon état d'esprit ces derniers jours.

 

Sans doute parce qu'il soulève de douloureuses questions: comment s'accommoder de la morne réalité, des rêves déchus et autres espoirs déçus, de la jeunesse perdue, de notre humanité désespérante et médiocre...

 

En dépit d'une fin que je n'ai pas comprise, et à laquelle je n'arrive tout bonnement pas à croire (est-elle sensée délivrer un message d'espoir?), ce récit m'a laissée avec un goût amer, et une sensation de malaise dont je n'arrive pas à me débarrasser.

 

Sans doute que le champagne et les autres douceurs qui nous attendent chez Sandra pour notre Noël m'aideront à tourner la page!