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Les humeurs de Violette
Les humeurs de Violette
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Poupoupidou

Poupoupidou

poupoupidouC'est toujours par la fin que les choses commencent; c'est comme ça que David Rousseau commence son livre, à la fin.

 

Moi je ne sais pas trop par où commencer tellement j'ai aimé ce film, qui ne ressemble à aucun autre.

 

Au rythme des Sonics, on commence par rire, de cet écrivain qui fait 600 bornes pour hériter d'un chien empaillé, de la réceptionniste allumée et allumeuse de son hôtel où la chaudière est cassée et les tapisseries hideuses...

Puis le cadavre, la morgue, cette marque sur le visage de Candice, les lumières qui s'éteignent (à cause de la neige?), les coïncidences troublantes, l'écrivain à succès qui se prend pour Ellroy... nous entraînent du côté des polars.

Et, sans qu'on le voie venir, on est touché par cette belle du Jura, starlette absolue qui croit être la réincarnation de Marylin (!). Il faut avouer que les similitudes sont troublantes: même date de naissance, un premier mari sportif de haut niveau et violent (même les traits de l'acteur Lyes Salem rappellent ceux de DiMaggio), un amour intellectuel...

Dès que Rousseau entame la lecture de son journal intime, on est captivé par cette fille, comme si on ne pouvait pas faire autrement. Comme lui, on a envie de fouiller dans ses tiroirs, de mettre le nez dans son pull abandonné, de refaire le trajet inverse pour percer le mystère. Car mystère il y a, même si le schéma est classique (absence du père, ostracisme à l'école, découverte de la féminité, fragilité extrême, anxyolitiques & cie), et même si la belle du Jura ne peut rivaliser avec Marylin.

 

L'histoire "policière" n'est au final qu'un prétexte pour nous emmener ailleurs, sans y toucher, l'air de rien.

La musique y est également pour beaucoup, omniprésente, magique - et pourtant, filmer des paysages enneigés sur fond de California Dreamin' n'avait rien d'évident... La personnalité de l'héroïne se révèle peu à peu - merveilleuse scène où Candice se maquille, se coiffe, se prépare à coup d'anxyolitiques et d'alcool sur le vibrant Poupoupidou d'Ava.

La manière de filmer aussi, sensuelle et sobre à la fois. L'esthétisme, les transitions léchées - certains trouveront peut-être cela trop étudié justement, cela m'a plu.

 

Je pourrais aussi vous parler de toutes ces références dont le film est truffé: le tee-shirt jaune d'un adolescent, clin d'oeil à Gus Van Sant, Jean-Paul Rouve se prenant pour James Bond dans sa baignoire, la scène du bowling qui réveille nos émois d'adolescent...

De la rencontre manquée entre l'écrivain et son héroïne.

De ce gendarme moins buté qu'il n'en a l'air.

 

Il y a beaucoup de choses dans ce film, et l'équilibre est toujours juste.

 

Une petite pépite, vraiment.