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Les humeurs de Violette
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Romeo + Juliet

Romeo + Juliet

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C'était un jour ordinaire. Faisait-il beau ou pas, était-ce un lundi repenti ou un glorieux jeudi, je ne sais plus; au détour d'une conversation de bureau le titre de ce film a ressurgi, et l'envie m'a pris de le regarder à nouveau, quinze ans plus tard, histoire de voir.

Je ne me rappelle pas comment je l'avais découvert à l'époque. Pas au cinéma c'est certain, toujours est-il que  je m'étais procuré la VHS, puis la bande originale que j'écoutais jusqu'à la nausée, puis l'affiche dûment épinglée à la tête de mon lit... Si j'avais pu, je crois bien que j'aurais acheté des bougies en forme d'ange comme celles qu'a Juliette dans sa chambre!
Au-delà de son fort pouvoir lacrymal, ce film aura tout de même eu le mérite de me faire lire le texte original, dans une édition de poche dont la couverture était à des années lumière de l'univers baroque du film de Baz Luhrmann.

Quinze ans plus tard, et alors que je n'ai depuis aimé aucun autre des films de ce cher Baz, qu'allais-je en penser?

Mes souvenirs étaient si flous que j'en avais oublié la magnificence et la démesure des décors: les immeubles Montaigu et Capulet de Verona Beach, ses Christs géants, la croix tatouée dans le dos du Père Laurent, les baraques mexicaines sur la plage... Comme toujours chez Baz Luhrmann, les décors sont plus que chiadés, mais c'est le seul film du réalisateur dont l'esthétique me touche autant. Le moindre ange, la moindre fleur, chaque bougie, tout est cohérent, pensé et disposé à chaque endroit dans un but bien précis; cet univers latino-kitsch est l'un des aspects les plus prégnants du film et contribue à sa superbe.
Je suis aujourd'hui plus attirée par le charisme érotico-malsain des Capulet Boys, Tybalt en tête (et son gilet rouge surtout), que par les chemises fleuries des Montaigu qui avaient mes faveurs lorsque j'étais adolescente - j'ai souri en découvrant au générique que c'était Versace qui avait signé leurs costumes.

Reste que, n'ayant plus quatorze ans, même si j'apprécie la modernité de l'adaptation (ah, Mercutio en minijupe et talons pailletés!), les effets de caméra de Luhrmann m'ont parfois agacée, l'hystérie générale (la mère de Juliette, sa nourrice, les hoquets de ce cher leo en pleurs...), la surflamboyance m'ont un peu lassée.

Et, malgré le plaisir de céder à nouveau à d'anciennes amours (en l'occurence, revoir la petite gueule d'amour de Leonardo), les pouvoirs lacrymaux de Romeo+Juliet semblent s'être envolés en même temps que la candeur de nos deux héros. Ce qu'ils sont jeunes alors, ces deux-là, Claire Danes à peine sortie d'Angela, 15 ans, et DiCaprio avant qu'il ne devienne un monstre scorsesien!

S'est envolée en même temps un peu de la mienne. Il a fallu un jour décrocher le poster, remiser la cassette au fond du placard. Il n'y a que la bande originale qui m'aura suivie jusqu'ici.