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Les humeurs de Violette
Les humeurs de Violette
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L'antivoyage

L'antivoyage

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Commencer cette lecture dans le train est la meilleure idée que j'aie eue depuis longtemps.
Alors que défilait de l'autre côté de la vitre la banlieue grise et désertée entre Noël et Nouvel An, je découvrais Bombay, Katmandou et Bangkok. Sur les pas d'une jeune fille partie aux Indes comme le disait sa grand-mère; Muriel Cerf a 20 ans en 1970 et une envie tenace de tailler la route. Tous les ingrédients de la machine à fantasmes sont là.
J'ai dévoré ce livre jusqu'à m'en écœurer: dans le train le matin, le soir, et jusque sur l'escalator!

Découvrir le monde, se laisser porter, être la recherche de... ou pas, se surprendre, se laisser surprendre. Se gaver, s'écoeurer, être rassasiée. Recommencer.
L'écriture de Muriel Cerf laisse peu de répit: énumérations, virgules à la pelle, interminables phrases qui laissent à peine le temps de reprendre son souffle et montent à la tête. C'est qu'il y en a des choses à voir et des rencontres à faire, des plats à goûter, des thés à déguster et de la poussière à avaler!

J'avais rarement lu une écriture aussi épidermique, terrienne, presque charnelle dans son rapport aux éléments et aux autres.

Plus qu'un récit initiatique classique, ce récit est une ode à la sensualité et à la spiritualité, un texte vivant, qui ne peut en aucun cas laisser indifférent.

Et donne envie d'à son tour ouvrir les vannes, casser "la cloche de verre sous laquelle [on vit ] à Paris comme une plante, dans la modération du climat, le gris du ciel et l'universelle indifférence", "se faire la malle au nez et à la barbe des Gens Normaux" pour mieux "réussir un coup d'arnaque, une belle petite escroquerie à l'ennui, à la médiocrité et à la vie de chien en général."