La route sauvage

C'est une Amérique que l'on ne voit pas souvent. Une Amérique qui concentre à la fois nos fantasmes de grands espaces et notre fascination pour la violence de ses inégalités sociales. L'Amérique des éleveurs de chevaux d'un autre temps, chemise à carreaux et chapeaux vissés sur la tête, l'Amérique des vétérans, l'Amérique des horizons interminables et des restaurants au bord des routes.

C'est le bout d'Amérique que traverse Charley, dans une fuite en avant vers sa survie.
Charley ou la résilience obstinée d'un jeune homme qui ne veut ni quémander ni subir.
Un déterminisme que l'on retrouve dans la mise en scène d'Andrew Haigh qui évite tout misérabilisme et tout jugement moral.

La beauté des paysages n'a d'égale que la dureté des épisodes qui jalonnent l'épopée de Charley, la rudesse de sa vie tout entière.
Et pourtant, çà et là, quelques lueurs d'humanité.

Une Amérique ni complètement désenchantée ni totalement humaniste, ni laide ni belle.

Comments

[carmadou]

Nous vous avons lu, puis nous sommes allés voir "la route sauvage" .... Vos mots sonnent juste, nous nous sommes laissés embarqués dans ce récit au coeur de l'Amérique ... La présence de Charlie Plummer captive, on ne s'ennuie pas lors de cette longue traversée. Ce film et "the rider" de Chloé Zhao forment un remarquable diptyque sur l'Amérique profonde. C'est toujours un plaisir de vous lire !

[Violette]

J'ai malheureusement raté "The Rider"; il me semble en effet que cela aurait constitué un beau diptyque.
Merci pour vos mots, quelle joie de vous revoir par ici :)