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Les humeurs de Violette
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Didine

Didine

Je l'avais raté au cinéma.

Deux petites semaines à l'affiche, et puis s'en va...

Sort cruel des films confidentiels, qui ne rencontrent pas leur public comme on dit, à qui les bonnes critiques ne suffisent pas.

Et on les retrouve deux ans plus tard, en dvd à moins de deux euros... Tant mieux pour moi, même si ce prix me stupéfie et me glace à la fois.

 

Me voilà donc à la rencontre de Didine, plus de trois ans après sa sortie en salles.

Mais je ne le regrette pas, car je ne suis pas certaine que j'aurais apprécié et compris ce film de la même manière trois ans en arrière.

 

18876725.jpg-r_760_x-f_jpg-q_x-20071217_102231.jpgAttachante Didine, qui se laisse porter par le courant de la vie, sans chercher ni à s'amarrer à la rive ni à ralentir ou accélerer sa course.

Pas d'ambition particulière, ni d'élans passionnés... Didine se suffit à elle-même, tout semble glisser sur ses plumes, comme si elle était étanche.

Si elle est complètement libre, on a l'impression qu'elle passe un peu à côté de sa vie.

(je vous épargne le processus d'identification qui s'est sournoisement mis en place comme d'habitude)

(comme dirait l'autre, "à l'insu de mon plein gré", il est important de le souligner)

(maintenant j'ai envie de me laisser pousser les cheveux, c'est malin)

 

Et petit à petit, de fil en aiguille, Didine va s'ouvrir aux autres, secouer sa tiède existence.

 

Sous des dehors plutôt banals, le scénario est vraiment subtil (signé Anne Le Ny, ceci explique cela), les tensions dramatiques sont bien équilibrées, entre comique (la fameuse scène de la pelle...), douce amertume et drame (sans jamais verser dans le pathos) (et non, je n'ai pas pleuré!)...

 

Surtout, ce film est porté de bout en bout par Géraldine Pailhas, pour une fois mise à l'honneur avec un premier rôle, et qui le rend bien au film: elle est vraiment Didine.

Tous les autres acteurs sont au diapason: Biolay que je n'avais jamais vu comme acteur est plutôt doué, Julie Ferrier toute en finesse, Edith Scob hilarante en vieille acariâtre...

 

Un film plus profond qu'il n'en a l'air, et qui soulève d'intéressantes questions...

 

Je laisse le mot de la fin à la redoutable Mme Mirpoix (alias Edith Scob):

"A force de ne pas savoir ce que vous voulez, vous n'aurez rien du tout ma petite!"

 

A méditer...