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Les humeurs de Violette
Les humeurs de Violette
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Moonlight

Moonlight

 
Il s'appelle Chiron, mais on l'appelle Little, puis, plus tard, Black.

C'est un taiseux qui regarde souvent le sol et engloutit les assiettes qu'on lui donne.

C'est un petit garçon qui se fait traiter de tapette par les autres, un adolescent que ces mêmes autres attendent à la sortie du lycée parce que son jean est trop serré, puis un jeune homme qui n'a finalement pas tant changé que ça.
Les trois acteurs qui interprètent Chiron aux différents âges de sa vie ne se ressemblent pas trait pour trait, mais leurs expressions troublantes de similitudes nous permettent d'y croire absolument.

Au départ je suis allée voir Moonlight pour Mahershala Ali, cet acteur qui me fascine et m'impressionne depuis que je l'ai découvert dans House of Cards.
Dommage que son personnage ne soit pas exploité davantage, car, au-delà du charisme de son interprète, il avait une véritable présence et un potentiel dramatique.

Dommage aussi que le rythme soit un peu trop monotone. Ce qui fait la force du film au départ finit par le desservir et nous laisser au bord de la route par moments.
Dommage, parce que certaines scènes sont vraiment fortes, d'une poésie brute et assumée, parce que la mise en scène est maîtrisée, et que le regard de Barry Jenkins est singulier - ses plans sont très réussis d'un point de vue esthétique (la leçon de natation dans l'océan en est la plus belle illustration), et sans complaisance gratuite.

 

Nul doute que la trajectoire douloureuse (mais sans pathos) de Chiron accompagnera mes pensées un bon moment, et que je serai attentive au travail de Barry Jenkins.