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Les humeurs de Violette
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BB à BB ou l'arnaque totale

BB à BB ou l'arnaque totale

http://a7.idata.over-blog.com/388x550/1/00/44/80/maurice/affiche_expo_bb.jpgJe ne m'attendais pas à la lune, mais quand même!

Je n'ai jamais été une grande fan de Brigitte Bardot, je voulais juste mieux comprendre comment elle avait bouleversé son époque.

Objectif raté.

Déjà, l'entrée coûte 11€ (!!!). Et la nette impression d'être la seule "moins de 60 ans" de la file (ça grouille de chevelures permanentées colorées au Régécolor) me refroidit, mais mon appétit sociologique est sans bornes! J'ai lu quelques articles, c'est l'expo qu'il faut voir: un mythe, son époque, bla-bla-bla.

La première salle est bondée. Je ne me décourage pas, et essaie de me faufiler entre les permanentes pour y voir quelque chose. Ca commence mal. Trois vidéos, dont je ne saisis pas bien la pertinence, tournent en boucle, à côté de tableaux d'Andy Warhol, d'une lettre originale de BB, de photos, ambiance gloubi-boulga. En plus, au milieu de salle, il y a une petite estrade avec des silhouettes blanches découpées, ambiance générique de James Bond. Bon, pourquoi pas (je viens d'arriver, je suis encore pleine de bonne volonté), mais ça prend presque toute la place ce truc, et la foule permanentée commence un peu à m'énerver.

Je m'évade, direction la passerelle où j'ai droit à un petit topo sur la France de René Coty et les actrices de l'époque. En visiteuse consciencieuse, je m'acquitte de mon devoir et lis sagement tous les textes.

Dans les salles suivantes, la scénographie est épouvantable: espaces exigus, coins et recoins engorgés en permanence, pans de murs colorés (je n'ose même pas évoquer les couleurs), et toujours le même schéma: une année, une affiche de films, et plein, plein, plein de petites photos sans intérêt autour - très mal légendées en plus, je passe un temps fou à relier chaque photo à son numéro.

Et il y a les textes! Aucune objectivité, aucun recul, aucun parallèle avec le contexte de l'époque, même pas de synopsis correct des films! C'est plein de superlatifs inintéressants et gratuits. Heureusement, au second degré c'est presque comique.

Et il y a les reliques, sous vitrine s'il vous plaît! Les tutus de la jeune Brigitte, la "clé de l'hôtel machin où BB passa une nuit en juin 67"...

J'ai de plus en plus de difficulté à réprimer mes fous rires nerveux.

Et parfois, la chronologie s'inverse: on passe de 1965 à " A l'âge de sept ans, la petite Brigitte...". Je n'y comprends plus rien, ça m'énerve. Mais qui donc a conçu cette expo?

C'est alors que la petite dame du musée m'invite à visiter la Madrague: l'apogée du parcours! ...Euh... C'est une estrade. Je monte un plan incliné, et hop, me voilà à St Trop'! Là, on se presse devant une cinquantaine de photos: "Brigitte et Alain", "Brigitte et Eddie", "Brigitte et Françoise"... Quelle chance! Dire que j'ai failli louper ça! (sur le petit écriteau annonçant cette salle, il est indiqué "départ toutes les heures")

Le pire, c'est que ce n'est pas terminé. Après, il y a encore "Venez visiter la mairie de St Tropez": dans une vitrine, la reconstitution d'un bureau d'élu municipal, avec bien évidemment le buste de Marianne-Brigitte... Je déprime sérieusement.

Mais le meilleur est pour la fin; après une petite introduction: "déjà jeune, Brigitte était sensible à la cause animale", la dernière salle est consacrée aux pratiques horribles que subissent encore les animaux aujourd'hui.

Je n'ai rien contre les animaux, c'est vrai: j'ai un chat. Mais bon, l'expo c'est bien "Les années insouciances" ou "Défendons les animaux avec Brigitte"? Aurais-je mal compris?

Quoi qu'il en soit, je n'y suis pas allée, les vidéos sanguinolentes, non merci.

Et voilà, c'est la fin. A côté du livre d'or, des tracts pour les droits des animaux. Je manque imploser, ou exploser, ou les deux à la fois je ne sais plus bien. Je crois bien que la colère m'aveugle sur ce coup.


Et ça aurait pu être pire: j'ai failli y aller avec mon gilet en lapin. Dieu seul sait ce qu'ils auraient fait de moi s'ils avaient vu ça, à Boulogne Billancourt.